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Article original ICI

L’action se déroule dans la région de Dresde au XVIème siècle.

 

Histoire d’un homme à qui jusque là, tout a réussi, qui vit droit dans sa tête ayant fondé une famille, possédant des chevaux dont deux particulièrement superbes et racés mais qu’il s’apprête toutefois à aller vendre au marché parce que c’est la règle. Il espère seulement en tirer un bon prix, souhaitant que ses deux favoris deviendront comme ils le méritent des chevaux de parade.

 

Le démarrage de l’action se situe à la fin du mois de novembre et il tombe une pluie fine et pénétrante ce qui le contrarie beaucoup eu égard à la beauté du pelage des bêtes en question. Son troupeau comporte 40 têtes qu’il mène en direction de Dresde.

 

Brusquement, surgit un obstacle sur la route barrée par un arbre couché. Des hommes d’armes surgissent alors, exigeant un laisser passer. A partir de ce moment là, le destin de Michael Kohlhaas bascule irrévocablement.

 

Confronté à une suite de complications et surtout à un sentiment d’injustice, cet homme sombrera peu à peu dans la subversion, entrainant les autres à sa suite pour enfin mettre le pays à feu et à sang.

 

Debout, seul en scène, caracolant à la tête de cette armée qu’il a levée et parvient à nous faire voir, Gilbert Ponté est ce révolté, cet éleveur de chevaux, qui contrarié deviendra brigand et meurtrier. Nous sommes bien loin ici de St-François d’Assise mais le propre d’un comédien n’est il pas d’incarner des personnalités aussi diverses qu’opposées ?

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( photos : La Birba Compagnie )

 

 

L’art du monologue est la discipline la plus rigoureuse qui soit. C’est un peu comme danser au bord d’un précipice … Le comédien est seul à gérer le texte et l’espace dans lequel il s’est investi avec pour seules armes sa voix, sa gestuelle et la maîtrise de son texte. Gilbert Ponté rompu depuis longtemps à cet exercice est devenu orfèvre en la matière !

 

Le destin tragique de Heinrich Von Kleist sans cesse en mouvement, qui fuyait d’une ville à l’autre l’abîme qui était en lui est par le biais de ce personnage poussé ici au paroxysme. L’exagération de sentiments, son besoin intransigeant de vérité entraîneront inexorablement ce héros à l’amoralisme guerrier or l’auteur n’était-il pas lui-même un prussien ?

 

C’est donc à la représentation d’un acte de bravoure auquel vous êtes conviés et pour cela il vous suffira de prendre le chemin qui mène à l’Essaïon.

 

  

Simone Alexandre